On en a eu la preuve lors des deux derniers Grands Prix : la météo pourrait jouer un rôle déterminant dans l'issue du Championnat du Monde MotoGP™. La chaleur et l'humidité en Inde ainsi que les pluies torrentielles du Japon pourraient être un avant-goût de ce qui attend Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) et Jorge Martín (Prima Pramac Racing). Cet avantage de trois points pourrait être submergé par de fortes pluies, fondre sous une chaleur torride ou tout simplement s'envoler lors des six dernières manches.
Qui dit Championnat du Monde dit bel et bien championnat dans le monde. Cela est possible grâce aux pilotes et aux équipes, qui sont prêts à parcourir des dizaines de milliers de kilomètres autour du globe. Ils apprennent à gérer le décalage horaire, les réglages et les circuits différents. Ils doivent s'adapter à d'autres cultures, d'autres langues et, comme on a pu le voir en Inde et au Japon, aux conditions météorologiques.
En Inde, Jorge Martín s'est pratiquement effondré dans la voie des stands, victime d'un coup de chaleur, après une course héroïque qu'il a terminée à la deuxième place. Au Japon, malgré un flag-to-flag, la course a dû être interrompue en raison de la quantité d'eau sur la piste. La bataille n'a pas pu être relancée car la pluie continuait à tomber. Malgré la réduction du nombre de tours en Inde et le flag-to-flag au Japon, la météo, comme à son habitude, a pris le dessus. Les quatre prochains Grands Prix se dérouleront en Indonésie, en Australie, en Thaïlande et en Malaisie. Même lors des deux dernières manches, des problèmes pourraient survenir. En effet, on a déjà connu de la pluie au Qatar la nuit, tandis que Valence connaît des températures assez fraîches à la fin du mois de novembre.
Il est certain que les courses flag-to-flag joueront un rôle déterminant dans le championnat, en particulier lors des quatre prochains Grands Prix. Depuis que James Ellison est entré dans la pitlane de Phillip Island pour changer de moto en 2006, devenant le premier de l'histoire à le faire, les courses flag-to-flag ont contribué à l'intrigue d'un GP. Je pense toujours à Marc Márquez (Repsol Honda Team), Chris Vermeulen et Dani Pedrosa qui passent des pneus slicks aux mouillés avec un timing parfait. Dani avait changé à la fin du tour de chauffe à Valence en 2012. Il a passé la ligne en 20e position à la fin de la première boucle et s'est imposé avec 37 secondes d'avance. Ceux que j'ai tendance à oublier sont les changements des pneus pluie aux pneus slicks. À Brno en 2017, Marc était le premier à passer par les stands et le n°93 s'est retrouvé à la 19e place sur piste séchante. C'était un sacré coup de poker, mais le timing était parfait. Le Champion du Monde avait 12 secondes d'avance sur son coéquipier Dani Pedrosa à l'arrivée.
Les changements de pneus ont été nombreux et passionnants, mais qu'en est-il de ceux qui ont décidé de rester en piste malgré les intempéries ? La victoire héroïque de Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) sous la pluie autrichienne sur une KTM chaussée de pneus slicks au Red Bull Ring en 2021 est certainement la plus marquante. On peut également citer la deuxième place de Bradley Smith à Misano en 2015 devant son compatriote Scott Redding malgré une chute sur la Honda. Ce jour-là, les deux pilotes ont battu ou égalé leur meilleur résultat en MotoGP™ lors de cette course remportée par Marc Márquez, qui avait changé de machine.
L'époque où l'on regardait les nuages ou on accrochait un morceau d'algue pour vérifier le temps qu'il faisait est révolue depuis longtemps. La technologie moderne, et en particulier les radars, peuvent donner une indication de ce qui est sur le point d'arriver. Les équipes et les pilotes seront prêts à affronter ce que les éléments choisiront de leur envoyer au cours des quatre prochains Grands Prix.
Ils seront préparés. Ils savent que cela peut faire la différence dans la quête d'un titre mondial.
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