Que se passe-t-il lorsqu'un pilote va au-delà des limites de piste ?

Récemment, certains cas d'infraction ou non ont fait pas mal débat. Voici un petit récapitulatif de ce qu'il faut savoir sur le sujet

On a pas mal entendu parler des limites de piste récemment et c'est logique, celles-ci pouvant largement influencer le résultat d'un pilote. Il existe un système pour décider et faire respecter les limites de piste en MotoGP™. Voici comment cela fonctionne.

LES BASES

Si un pilote va au-delà des limites de piste lors d'une séance d'essais libres, de practice ou de qualifications (sur les zones situées à l'extérieur des lignes blanches et peintes en vert) c'est simple : le tour est annulé.

En course, les pilotes sont classés par ordre d'arrivée et non par les chronos. Même en annulant des tours, des pénalités doivent être imposées pour changer le classement final. Les parties vertes sont là pour assurer la sécurité, c'est pourquoi on tolère un petit nombre d'erreurs qui n'entraînent pas d'avantage évident. De plus, un avertissement est toujours envoyé avant que des pénalités ne soient infligées.

En Tissot Sprint, si un pilote passe trois fois dans cette partie verte, il se verra sanctionner d'une pénalité de Long Lap, comme ce fut le cas de Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) à Assen. Dans le dernier tour, le Sud-Africain est sorti pour la troisième fois des limites de la piste, ce qui lui a valu automatiquement une pénalité de Long Lap. Cependant, la sanction n'est pas due au fait que c'était le dernier tour.

Dans les courses de Grand Prix MotoGP™, Moto2™ et Moto3™, le pilote a droit a CINQ passages dans le vert avant d'écoper d'une pénalité. Parfois, cette cinquième fois hors des limites de la piste peut avoir lieu au huitième tour, parfois en fin de course... mais si c'est la cinquième fois qu'un concurrent sort des limites de la piste, c'est un Long Lap.

LE DERNIER TOUR

Le dernier tour est également un cas particulier puisqu'il est souvent décisif pour la course. Toutefois, tout dépend du contexte.

Si un coureur sort des limites de la piste mais qu'il est largement devant le pilote suivant, cela ne déclenchera pas automatiquement une perte de position.

Si un coureur sort des limites de la piste dans une lutte serrée, que le pilote derrière est considéré proche et que le résultat de la course s'en voit donc affecté (selon les commissaires FIM MotoGP™), alors une perte d'une position sera appliquée.

Malheureusement pour lui, Brad Binder en a également été victime récemment. Le dimanche à Assen, le pilote KTM a été rétrogradé d'une place en course pour être sorti des limites de la piste dans le dernier tour alors qu'Aleix Espargaró (Aprilia Racing) était, selon les Commissaires FIM MotoGP™, assez proche pour porter une attaque.

COMMENT LES INFRACTIONS SONT-ELLES DÉCIDÉES ?

Dans la plupart des endroits propices aux infractions aux limites de la piste, les circuits sont équipés de capteurs. Oui, la plupart ne signifie pas tous. Dans certains cas, il est difficile d'installer un système de capteurs complet en raison de l'accès, du dénivelé, d'une zone de pénalité de Long Lap dans cette partie de la piste. Cependant, là où il n'y a pas de capteurs, des caméras spécifiques sont installées.

Cela nous amène au dernier tour de Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) lors du Grand Prix de Grande-Bretagne. Les images de cette ultime boucle ont fait débat, mais cette partie de la piste de Silverstone est équipée de capteurs, donc nous avons la réponse : non, l'Italien n'est pas allé au-delà des limites, les capteurs n'ont pas été déclenchés. Dans ce genre de situation, il n'y a pas de débat ; les commissaires ne peuvent pas passer outre ce qui est enregistré par les capteurs et vérifié par les caméras dédiées. Dans ce cas, aucun jugement humain n'est impliqué.

S'il n'y a pas de capteurs, comme au niveau du Long Lap du circuit d'Assen rendu célèbre par Pedro Acosta (Red Bull KTM Ajo) plus tôt dans la saison, on s'en tient alors aux caméras installées à chaque point clé de la piste. Dans ce cas, une décision doit être prise par un jugement humain et les Commissaires FIM MotoGP™.

Pour que cette décision aille à l'encontre du pilote, il doit y avoir des preuves irréfutables que celui-ci est sorti des limites de la piste. Ce n'était pas le cas dans l'affaire Acosta, ce qui a permis à l'Espagnol d'avoir le bénéfice du doute. À l'instar de nombreux systèmes juridiques, un pilote est jugé innocent jusqu'à preuve du contraire !

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